La France traverse une crise économique et sociale d’une rare violence. Elle génère une crise politique profonde, une crise de confiance à l’égard des élus, une crise de valeurs.
Notre peuple subit depuis maintenant plus de 40 ans, crise après crise, une précarisation croissante, une angoisse qui s’amplifie d’année en année face à l’avenir.
Alors que le progrès technologique permet en théorie l’amélioration de la qualité de vie bien souvent c’est à une dégradation des conditions d’existence que l’on assiste, comme l’atteste la réduction drastique de l’accès aux soins.
Depuis plus de 20 ans les inégalités de richesses sont en progression.
Aujourd’hui, les plus riches sont toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres.
Ces promesses non tenues depuis des décennies, les vives déceptions après les grands espoirs de 1981, de 1997 mais aussi après le référendum de 2005, sont de toute évidence à la source de cette grave perte de confiance. Cette dernière ouvre le chemin aux démagogues, à ceux qui pour conquérir le pouvoir, dressent ceux qui souffrent les uns contre les autres, plutôt que les unir face aux puissances financières. Le danger de la montée du Front national puise sa raison d’être dans ce terreau de déception, de colère, d’injustice.
Nos concitoyens n’ont pas supporté la présidence de Nicolas Sarkozy, cet affichage indécent des liens entre l’argent et le pouvoir politique, cette dégradation permanente de l’image de notre pays, de la fonction présidentielle et surtout, ils ont rejeté des options libérales décomplexées, symbolisées par la remise en cause de la retraite à 60 ans.
Notre peuple a dit stop à l’hyperprésidentialisme libéral de Nicolas Sarkozy. La capitulation immédiate de François Hollande quelques semaines après son élection devant les marchés financiers, qu’il dénonçait pourtant dans son fameux discours de campagne au Bourget, et la soumission sans renégociation aux dogmes libéraux du Traité budgétaire européen négocié par Mme Merkel et M. Sarkozy a, dès le départ, suscité la colère de l’électorat du 6 mai 2012.
Le pacte de responsabilité, les cadeaux massifs au patronat, la réduction des dépenses publiques comme seul projet de société, entraînent un rejet massif de la population.
Le choix de l’austérité dictée par la BCE et l’Allemagne est en contradiction totale avec l’espérance des électeurs de 2012.
La politique menée par le gouvernement de M. Valls sous la houlette du Chef de l’Etat, porte atteinte à la République, à ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Elle porte atteinte à des conquêtes sociales remontant à la Libération, en particulier en matière du droit du travail.
La réforme territoriale en cours, qui reprend celle enclenchée par Nicolas Sarkozy, pourtant combattue alors par le Parti socialiste, organise la déstructuration de l’architecture républicaine de nos institutions. Couplée avec la réduction drastique des moyens des collectivités territoriales, c’est une menace mortelle pour nos services publics, pour les piliers du modèle social français que sont les collectivités territoriales.
La préservation des départements et des communes est une exigence politique et sociale majeure.
Les sénateurs du groupe CRC estiment indispensable de consulter le peuple sur un projet de cette ampleur.
Les sénateurs du groupe CRC désapprouvent la politique menée par François Hollande. Ils ne sont pas membres de la majorité gouvernementale, ce qui ne les empêche pas d’œuvrer au rassemblement de tous ceux qui souhaitent construire une politique alternative à gauche. Ils considèrent que cette construction est la seule garantie contre la reprise en main de tous les pouvoirs par la droite. Ils n’approuvent pas non plus une politique internationale qui s’aligne systématiquement sur les choix américains.
La France n’exprime plus une voix différente. Elle s’inscrit pleinement dans les stratégies de l’OTAN, participant à affaiblir l’ONU.
Les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen s’opposent à la montée du terrorisme. Ils soutiennent les efforts pour le faire reculer mais sans ajouter la guerre à la guerre. Or, chacun sait que ce sont les destructions massives, la politique insensée des Etats-Unis et de ses alliés dans cette région qui ont créé les conditions de la montée de l’islam radical tourné vers le terrorisme. Ils considèrent que cette lutte doit en tout état de cause se faire dans le respect des libertés publiques.
L’heure est donc venue de la construction d’une politique alternative à gauche qui s’inscrive dans le monde d’aujourd’hui.